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mercredi 26 septembre 2012


  • Défilé à Orsay

    Par Véronique Prat Publié Réagir
    Plus qu'une description de la toilette,<i> La Loge </i>(1874) est pour Renoir l'occasion de saisir, à la manière d'un instantané, un couple dans ses gestes quotidiens.
    Plus qu'une description de la toilette, La Loge (1874) est pour Renoir l'occasion de saisir, à la manière d'un instantané, un couple dans ses gestes quotidiens. Crédits photo : ©Luisa Ricciarini/Leemage

    La peinture et la mode forment-elles un couple indissociable? Au musée d'Orsay, une exposition qui rassemble une soixantaine de chefs-d'oeuvre impressionnistes pose la question. L'occasion de revoir quelques toiles cultes qui n'ont pas été présentées à Paris depuis des décennies.

    Anatole France affirmait, non sans malice: «S'il m'était permis de choisir dans le fatras de livres qui seront publiés cent ans après ma mort, savez-vous celui que je prendrais? Non, ce n'est point un roman. Je prendrais tout bonnement un journal de modes pour voir comment les femmes s'habilleront un siècle après mon trépas. Et ces chiffons m'en diraient plus sur l'humanité future que tous les artistes, les romanciers, les philosophes.» Il insinuait ainsi que la mode, mieux que la création, non seulement contribue à fabriquer l'esprit d'une époque, mais le saisit aussi mieux qu'une description. Roland Barthes ne disait pas autre chose quand il constatait que la principale fonction de la mode est de «signifier». Le vêtement est signe de pouvoir, mais aussi de distinction entre les classes sociales, les métiers, les individus. Il entretient donc des liens très étroits avec l'histoire des sociétés. Alors que l'Ancien Régime avait un goût extravagant pour les ornements, les plumes et les rubans, la Révolution française, dans un souci de rigueur égalitaire, imposera la sobriété. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, quand Monet et ses amis exposent leurs premières toiles, ils veulent d'abord affirmer leur opposition à l'art officiel, ce qui conduira la critique à les traiter de «réalistes», ou, comme le dira Zola qui trouve le mot juste, d'«actualistes». Actuels, les impressionnistes le sont d'abord non par référence à la mode, mais par le choix de leurs sujets: cela exclut tout rappel à l'histoire, la mythologie, la religion, et donc aux motifs Renaissance ou XVIIIe qui vont avec. Les sujets des impressionnistes seront donc modernes, comme l'avait réclamé Baudelaire quelques années auparavant, sujets empruntés à la vie quotidienne, y compris dans ce qu'elle a de plus banal, et même à la vie populaire (mais sans l'agressivité sociale d'un Courbet), aux scènes de bals, de cafés, de déjeuners sur l'herbe.
    C'est avec cette conception nouvelle du sujet que l'impressionnisme intervient de la manière la plus irréfutable dans l'histoire de la peinture. Soucieux de rendre compte de la vie contemporaine, les ténors du mouvement n'ignorent pas la mode et quand la tournure succède à la crinoline, ils notent qu'elle amplifie la cambrure des reins, mais ils n'en témoignent que comme fragment de la réalité. «Bien que le peintre, fait remarquer Philippe Thiébaut, l'un des commissaires de l'exposition, ne s'attache pas à la représentation scrupuleuse de la physionomie, du costume et de l'habit, il n'en rend pas moins compte des attitudes de son temps par sa volonté de considérer le portrait comme l'instantané d'un homme dans son cadre familier et surtout par son attention, pour reprendre l'expression de Baudelaire, à «la métamorphose journalière des choses extérieures». Dans la peinture impressionniste, et spécialement chez Manet, ce n'est donc pas tant la réalité descriptive de la mode qui compte, mais la vision et le rendu qu'en donne l'artiste: comme Manet, Renoir ou Monet observent les jeux et les reflets de la lumière sur les tissus et les carnations, ils étudient comment cette lumière se transforme sur une silhouette en mouvement, noyée dans la vibration mouvante de l'atmosphère.

    L'exquise liberté de la peinture claire

    Cette liberté que les impressionnistes s'accordent par rapport à ce qu'ils représentent sur la toile va susciter de beaux chahuts. Que de cris à ce propos! Les impressionnistes, entend-on, peignent des tableaux qui ne sont pas finis, qui ne sont qu'une succession de taches colorées. C'est aller bien loin. Il faut d'abord remarquer qu'ils ont souvent travaillé en commun devant le même motif - ainsi Pissarro et Cézanne à Pontoise en 1873, Monet et Renoir à Bougival en 1869, puis en 1873 à Argenteuil où vint les rejoindre Manet. Tous ont été sensibles à l'idée de modernité, de peinture claire, de recherche de l'effet lumineux, et à cette peinture de l'instantané tellement critiquée de leur temps, et qui veut aujourd'hui en faire des témoins de la mode de l'époque. Mettons de côté ces nuances. Reste que les impressionnistes, en tournant le dos à l'histoire, ont découvert le temps présent, et les moyens de dire son éclat et sa beauté.
    L'Impressionnisme et la mode, musée d'Orsay, 1, rue de la Légion-d'Honneur, 75007 Paris, du 25 septembre 2012 au 20 janvier 2013.

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