BIENVENUE

Bonjour !

Je vous souhaite la bienvenue dans un univers consacré à l'art,
les traditions, la qualité de vie et aux produits français fins et/ou bio. ...

Cordialement

Dominique Goudot Hamon

Bonjour ! Je vous souhaite la bienvenue dans un univers consacré à l'art, les traditions, la quali

Bonjour !  Je vous souhaite la bienvenue dans un univers consacré à l'art, les traditions, la quali

Moteur de Recherche dogham Google

ANNUAIRE PARTULIERS MOBILES

toolbar powered by Conduit
"Ignorance est mère de tous les maux." -
François Rabelais

NEW CLASSICAL

L’œil de Google ausculte les plus beaux tableaux des grands musées

A Collection of Greek and Roman sculptures

jeudi 14 juillet 2011

L'oeuvre d'art totale des princes du Liechtenstein

Critique | LEMONDE | 14.07.11 | 15h44   •  Mis à jour le 14.07.11 | 15h44

EVIAN (HAUTE-SAVOIE) ENVOYÉ SPÉCIAL - Collectionner peut être une maladie transmissible. Chez les Liechtenstein, princes de leur état, cela remonte à l'ancêtre Hartmann von Liechtenstein (1544-1585). La principauté, connue pour ses banques chaleureuses, ne fut créée qu'en 1719, sans que les princes cessassent pour autant de résider à Vienne et d'acheter des tableaux à qui mieux mieux. Et tout ce qui va avec : sculptures, mobilier, objets, carrosses conservés à Vienne au palais de Rossau qui abrite 1 700 oeuvres.
La ville d'Evian expose une sélection significative de ces collections : soixante-dix tableaux, vingt sculptures et quinze pièces de mobilier. Passons avec tendresse devant une des copies par Bruegel le Jeune (1564-1638) d'un des tableaux les plus célèbres de son père, Le Recensement à Bethléem (1556), où la Vierge sur son âne et Joseph, courbé sous le poids de sa scie, arrivent dans un village enneigé des Flandres, et arrêtons-nous devant Mars et Rhéa Silvia, peint, vers 1616, par Pierre Paul Rubens (1577-1640). Le tableau et son esquisse : de la fougue, de la couleur, le manteau rouge de Mars tourbillonnant de furie érotique, répondant au drap jaune et replié de la vestale surprise dans son sommeil.
Du même Rubens, un satyre cornu à souhait tenant un panier de fruits laissepenser que les Liechtenstein partageaient le goût de leurs suzerains (les Habsbourg) pour les polissonneries. Soupçon tempéré par un autre tableau de l'artiste, une Déploration du Christ, où la jambe droite est peinte dans un raccourci saisissant.
Comme toute bonne famille, celle-ci n'est pas peu fière de ses ancêtres, d'où une galerie de portraits parfois savoureux, comme celui de Joseph Wenzel I von Liechtenstein (1696-1772) qui, décoré de l'ordre de la Toison d'or vers 1740, voulutimmortaliser l'événement en commandant son effigie à Hyacinthe Rigaud (1659-1743), le portraitiste le plus en vogue dans le Paris d'alors. La figure princière disparaît un peu sous un foisonnement de drapés, ou perd de son importance à cause du haut du tableau agité d'un dais rouge pris de folie, comme si une bourrasque avait traversé la pièce, mais le commanditaire fut si content qu'outre ses honoraires le peintre fut gratifié d'une tabatière... en or et sertie de diamants, noblesse oblige.
Dans un autre registre, et cent ans plus tard, on s'attendrit devant le visage endormi de la princesse Marie Franziska von Liechtenstein, qui serre sa poupée dans ses bras. Peinte par Friedrich von Amerling (1803-1887), elle a alors 2 ans.
Humbles et anonymes
La collection princière ne néglige pas les humbles, les anonymes, surtout s'ils sont peints par Frans Hals (1582-1666). Son Portrait d'homme est une symphonie de noirs et de gris, un chef-d'oeuvre. Tout comme ces deux portraits, d'un homme et d'une femme, réalisés par Antoine Van Dyck (1599-1641). On sera peut-être moins enthousiaste devant les représentants du baroque autrichien, même si L'Atelier du peintre, de Johann Georg Platzer (1704-1761), est un témoignage amusant de l'activité d'un artiste au XVIIIe siècle, qui s'essaie à travailler sous le regard de ses clients, tandis qu'autour de lui des enfants sèment le désordre dans ses planches de dessin.
Plus généralement, c'est à un autre témoignage que nous convient Denis Ecuyer, l'adjoint au maire d'Evian, à l'origine des dernières expositions du Palais Lumière, Johann Kräftner, directeur du Liechtenstein Museum de Vienne, et Caroline Messensee, qui a conçu le parcours de celle-ci : en mêlant un cabinet d'ébène et un Bacchus de bronze, en faisant passer le visiteur d'une salle baroque à une autre consacrée au style Biedermeier, ils nous donnent à voir l'histoire du goût d'une famille princière du centre de l'Europe sur près d'un demi-millénaire. Qui a tenté deréaliser ce rêve de l'âge baroque, celui de construire, chez soi, et avec les meilleurs artistes et artisans de leur temps dans tous les domaines, une oeuvre d'art totale.

"Splendeur des collections du prince de Liechtenstein", Palais Lumière, quai Albert-Besson, Evian (Haute-Savoie). Tél. : 04-50-83- 15-90. Du mardi au dimanche, de 10 h 30 à 19 heures ; lundi, à 14 heures. Jusqu'au 2 octobre. 12 €. Catalogue, 256 p., 39 €. Sur le Web : Ville-evian.fr.
Harry BelletArticle paru dans l'édition du 15.07.11

Expositions

Le Monde Édition abonnés

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire