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dimanche 11 septembre 2011


L'ART À L'ÉPREUVE DU CHAOS

L'impact du 11 septembre

Par Maxime Rovere
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Par quel bout l'art a-t-il pu prendre le 11 septembre ? D'abord comme un problème : rien n'est plus spectaculaire que les avions percutant les tours, ni plus tragiques que les corps tombant dans le ciel avec le désespoir des anges. La jouissance esthétique peut-elle s'accommoder l'horreur humaine ? Les artistes ont répondu non. Ils ont fait autrement.

Aucun événement n'a été l'objet d'une représentation visuelle aussi immédiate et aussi mondiale que les attentats du 11 septembre 2011. Les vidéos les plus explicites – toujours les mêmes – ont tourné pendant longtemps sur les écrans, et cette boucle a en partie étranglé la création visuelle : face à l'extrait documentaire, l'art semblait impuissant ou inutile, dans tous les cas redondant. La plupart des plasticiens ont donc laissé passer plusieurs années avant d'affronter cet imposant paradoxe : il est artistiquement impossible de reprendre l'image documentaire, car si l'on porte un regard esthétique sur les corps qui tombent ou les immeubles en flammes, on confond dangereusement la réalité avec la fiction. Inversement, il est encore plus difficile de réinterpréter l'événement sans donner le sentiment de détourner la catastrophe pour son propre profit. Tant et si bien que pour illustrer l'album 'WTC 9/11', le compositeur Steve Reich a dû renoncer à une photo retouchée de Masatomo Kuriya représentant les deux tours.


La représentation barrée

Le 11 septembre a créé pour les artistes une sorte de vide. Le sculpteur Arman y voyait un « point final mis sur la catastrophe » : impossible de faire de la surenchère sur les impressions causées par la réalité. Peter Eleey, conservateur au Musée d'art moderne de New York, fait également remarquer que très peu d'artistes ont pris les attentats comme objet de représentation du fait que les images choc font elles-mêmes partie des armes du terrorisme. Néanmoins, plusieurs grands noms et quelques jeunes audacieux ont su contourner le piège : le peintre américain Ellsworth Kelly a ainsi barré une photographie de New York d'un quadrilatère vert, en aplat, comme un ruban signifiant autant la violence faite à la ville que le mutisme imposé à l'art ('Ground Zero'). Dans 'Save Manhattan 01', présenté à la Biennale de Venise en 2007, la jeune française Mounir Fatmi a reproduit la ville en jouant avec les ombres de livres savamment disposés sur une table ; les tours Jumelles sont alors celles d'un grand Coran en deux tomes. Considérant l'événement de plus loin, l'Anglais Martin Parr a réuni une impressionnante collection déclinant l'affrontement entre Bush et Ben Laden sur tous les supports (du T-shirt au briquet en passant par les écharpes, les montres et les statuettes…) : rassemblé dans ses causes, ses conséquences et surtout à travers l'imagerie populaire qui l'accompagne, le drame reste peut-être irregardable, mais il devient une réalité humaine.


Nouveau New York

Dans le même temps, l'imaginaire lié à la ville de New York s'est modifié pour toujours. Là où l'on admirait les audaces architecturales des gratte-ciels, les artistes donnent désormais à voir la fragilité urbaine comme une nouvelle figure de vanité. Kader Attia la représente ainsi sous la forme de 19 réfrigérateurs couverts de tesselles de miroirs : façon de recoller les morceaux, entre l'effort dérisoire de la conservation (et de la consommation) et une splendeur visuelle intacte, pourtant faite de débris. Malachi Farrell, dans son superbe 'Nothing stops a New Yorker, 2005-2010', mime la ville à partir de cartons empilés (parfois écroulés) mais surtout animés par de petits mécanismes qui les font réagir aux sollicitations d'un entraîneur de fitness. Cette installation donne une lecture ambiguë de la ville après la catastrophe, qui montre à la fois sa capacité positive à la résilience mais aussi l'absurdité du « tout-va-bien » façon stretching. New York devient ainsi la ville par excellence du memento mori (« souviens-toi que tu vas mourir »).


Autodestruction

Il était donc difficile d'y échapper : au Museum of Modern Art, Peter Eleey a organisé pour la date anniversaire des attentats une exposition intitulée tout simplement '11 Septembre'. Mais l'option retenue pour commémorer le drame illustre parfaitement la sensibilité du monde de l'art : parmi les 70 œuvres exposées, Peter Eleey a choisi une très grande majorité d'œuvres antérieures à l'événement – comme cette photographie de Diane Arbus où l'on voit un journal en boule qui volète dans une rue vide. Eleey rejoint par là le principe de l'exposition 'Big Bang : création et destruction' organisée à Beaubourg du 15 juin 2005 au 28 février 2006. On y comprenait que l'art finit toujours par retourner sur lui-même ce qu'il a à dire du monde : après les horreurs des tranchées, du génocide juif ou des bombes atomiques, les artistes du XXème siècle ont surtout voulu violenter l'Art, le détruire à son tour, le broyer. Ceux de l'après-11-Septembre doivent donc remettre les pièces du puzzle sur le tapis. Miroir, ô mon miroir… Lequel de nous deux est le plus abîmé ?

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