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jeudi 4 août 2011


La Fondation Maeght, maison d'art pour les artistes

Lieux culturels | LEMONDE | 04.08.11 | 16h03   •  Mis à jour le 04.08.11 | 16h03
Il y a deux points communs entre Les Bergers d'Arcadie, célèbre tableau peint par Poussin en 1642, et la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes). Le premier, c'est le paysage. Poussin se serait inspiré pour le sien du Baou de Saint-Jeannet, cet éperon rocheux qui découpe le paysage au nord de la Fondation. Le second, c'est la morale du tableau : même si l'Arcadie est le pays du bonheur, la mort y existe aussi. La Fondation Maeght est née d'un deuil, et les soubresauts qu'a connus ces dernières années ce lieu unique ont rappelé qu'il était aussi fragile.
En 1953 meurt Bernard Maeght, 11 ans, fils de Marguerite et Aimé Maeght, qui sont alors parmi les plus grands marchands d'art moderne du monde. Le couple effondré s'entend alors conseiller par un de leurs artistes, Georges Braque, "d'entreprendre quelque chose qui les dépasse", et de consacrer leur temps à bâtir, sur cette colline qu'ils viennent d'acquérir en Provence, un village. Un village où leurs amis, Léger, Chagall, Giacometti, Miro, Calder, Braque lui-même, pourraient venir travailler à l'occasion. En arpentant le terrain en question, les Maeght découvrent une chapelle en ruine. Renseignement pris, elle s'avère avoir été jadis dédiée à saint Bernard.
L'idée fait son chemin, et commence à se concrétiser en 1960, lors d'une visite chez Miro, à Palma de Majorque. Son atelier a été construit par Josep Lluis Sert. Les Maeght entrent en relation avec l'architecte catalan, qui conçoit les plans des bâtiments. Dire que la ville leur fait bon accueil serait exagéré. Les grands impluviums de béton, ces belles courbes ouvertes vers le ciel, et qui, depuis, symbolisent la Fondation, font tiquer le maire qui préférerait des bonnes vieilles tuiles romaines, comme il est d'usage dans la région.
Mais les Maeght tiennent bon, vendent des oeuvres majeures (deux Braque, un Matisse, un Léger et un Bonnard) pour financer le projet - lequel est évalué 20 millions de francs, somme alors colossale ! -, qui enthousiasme les artistes. Braque réalise un vitrail pour la chapelle, une mosaïque pour un bassin, Chagall et Tal Coat s'emparent chacun d'un mur, Léger fournit un bas-relief, et Miro, en harmonie parfaite avec Sert, donne là un de ses chefs-d'oeuvre, Le Labyrinthe, un parcours entier de sculptures dans les jardins, qui est une promenade en soi. Les maisons d'artiste ? Une seule fut construite, qui est aujourd'hui la bibliothèque de la Fondation.
Avant même l'ouverture, la presse s'interroge sur "La "folie" d'Aimé Maeght", comme le titre L'Express en 1962. Le 28 juillet 1964, la Fondation est inaugurée. Yves Montand et Ella Fitzgerald chantent en duo le soir du vernissage, et André Malraux prononce un de ces discours dont il avait seul le secret : "Ici est tenté quelque chose qui n'a jamais été tenté : créer un univers dans lequel l'art moderne pourrait trouver à la fois sa place et l'arrière-monde qui s'est appelé, autrefois, le surnaturel."
C'était surtout la première fois qu'on construisait en France un musée privé. Une fondation en fait, la première du genre, qui, grâce à un décret paru au Journal officiel dix jours avant l'inauguration, reçoit une reconnaissance d'utilité publique. On s'interroge alors sur les avantages fiscaux qui en découlent. Malraux préfère, pour sa part, achever son discours par une phrase restée dans les mémoires : "Il s'est passé ce soir ici quelque chose dans l'histoire de l'esprit."
Aimé Maeght et son premier directeur, François Wehrlin (1935-1998), s'emploient à lui donner raison. Outre les expositions qui, dans les premières années, dressent un large bilan de l'art actuel, ils vont organiser, avec le compositeur Francis Miroglio, dès 1965-1966, des soirées musicales qui seront parmi les plus courues de la Côte d'Azur. On y joue Schönberg ou Messiaen, mais aussi Maurice Ohana ou Claude Ballif, souvent en première audition, sinon en création mondiale. On y voit les ballets de Merce Cunningham.
Puis Maeght recrute un nouveau directeur, un jeune clerc du commissaire-priseur Maurice Rheims, nommé Jean-Louis Prat. Il restera trente-cinq ans, organisant des expositions d'anthologie, une centaine en tout, dont celle dédiée à celui qu'on n'ose nommer le genius loci, Malraux lui-même, pour lequel il réalise, en 1975, mais pour de vrai, le "musée imaginaire" dont l'écrivain-ministre avait rêvé. Aimé Maeght lui laisse la bride sur le cou, une confiance que Jean-Louis Prat sait honorer en se débrouillant pour que la Fondation soit financièrement autonome.
Pendant des décennies, elle ne touche aucun subside de l'Etat, vivant sur ses entrées, et sur les expositions qu'elle organise pour d'autres institutions. Après la mort d'Aimé Maeght, en septembre 1981, la situation devient peu à peu plus tendue. Son second fils, Adrien Maeght, et les enfants de celui-ci n'ont guère d'atomes crochus avec les anciens collaborateurs du fondateur. Prat démissionne en octobre 2004, préférant aller organiser des expositions ailleurs.
Commence alors une période de turbulences pour la Fondation Maeght. Un premier directeur est nommé, qui ne tient que huit mois, puis un second, qui peine à s'imposer face à la famille et part en septembre 2009. Deux des filles d'Adrien Maeght, Isabelle et Yoyo, tentent l'aventure de diriger l'endroit, mais le torchon brûle entre les soeurs et Yoyo Maeght claque la porte de la Fondation.
Depuis le début du mois de juillet, l'ancien délégué aux arts plastiques Olivier Kaeppelin est le nouveau directeur de ce lieu magique. Il entend en faire un tremplin pour les jeunes artistes. Puissent-ils tous y trouver ce que Georges Braque y avait perçu, "l'art et son bruit de source". 

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