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jeudi 20 janvier 2011

Exposition: LE BAL DES FAMILLES

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Il aura fallu trois ans pour que le BAL ouvre ses portes. Un lieu indépendant ouvert derrière la place de Clichy, à Paris, et dédié à la représentation du réel par l'image, sous toutes ses formes : photographie, vidéo, cinéma, nouveaux médias. « Un lieu en résonance avec l'histoire en marche », selon son directeur, Raymond Depardon. Jusqu'à la plus intime avec l'ouverture, pour sa deuxième exposition, d'étranges albums de famille.

Ouvert en septembre dernier, le BAL n'est pas un nouveau lieu, c'est un lieu nouveau. Rien ne lui ressemble, sauf les rêves. Au fond d'une minuscule impasse du 18e arrondissement, derrière la place de Clichy, ce que l'on voit en premier est une blanche façade, qui abrita jadis une maison close et une salle de bal (d'où le nom). Aujourd'hui, le bâtiment héberge un projet imaginé par Raymond Depardon et par l'association des amis de Magnum Photos : consacrer un espace de 700 m2 à l'image-document (photographie, vidéo, cinéma) en faisant de ses visiteurs non pas des badauds culturels, mais des interlocuteurs venus échanger leurs visions, leurs pensées et leurs savoirs. D'où une triple activité. Le BAL est à la fois un espace d'exposition (photographie, vidéo, cinéma), un espace de partage (conférences, séminaires, librairie d'avant-garde et maison d'édition) et un espace de formation (le volet pédagogique concerne à ce jour près de 4000 élèves).

Mais comme de juste, le BAL est avant tout un lieu de plaisir. Diane Dufour, sa directrice, entend bien dépasser une division factice entre le photo-journalisme et la photographie plasticienne : l'ambition de montrer des documents ne peut pas se passer d'une réflexion sur l'esthétique. Par conséquent, nul n'entre ici s'il boude son plaisir. Ce qui donne à comprendre et ce qui plaît à regarder définissent ensemble ce que l'on veut montrer – et ce que l'on vient voir. Il ne s'agit pas de venir consommer des images, mais de former son œil à jouir et comprendre le monde.

Entre deux fêtes

Après une première exposition sur la notion d'anonymat (Anonymes, l'Amérique sans nom), voici donc une seconde, grande et belle, sur les représentations de la famille. C'est presque l'exact opposé : après l'inconnu, nous voici dans l'intime. Le thème est difficile ; il tient pour chacun d'une évidence ambiguë, associée à la paix et aux joies de l'enfance autant qu'aux divisions fratricides. Cependant, les images de famille, à peu près tout le monde en fait. C'est dire combien le thème est nécessaire. Comme par un fait exprès, l'exposition se tient du 14 janvier au 17 avril 2011, autrement dit de l'après-Noël à l'avant-Pâques. Entre deux fêtes, c'est l'occasion de découvrir des albums possibles, des albums inédits, des albums tels que nous n'avions jamais pensé en voir. On en sort bouleversé.

D'où vient le trouble ? Choc esthétique ou perversion discrète, chacun des cinq artistes exposés apporte à sa manière du grain à moudre. Entre eux, pas d'unité d'époque, de support ou de ton – mais une cohérence de propos. Dans la première salle, Emmet Gowin, né en 1941 d'un pasteur méthodiste, donne une lecture en noir et blanc de sa famille de Danville (Virginie). Réalisés à la fin des années soixante, les tirages montrent des corps figés, des figures austères, qui suggèrent une tension entre l'intime et l'enfermement. En face, une vidéo de 2003 signée d'Erik Kessels (vidéo ci-dessous l'un de ses travaux récents) offre un contrepoint mobile et coloré. Poignant de nostalgie, ce film trop court montre l'artiste enfant jouant avec sa sœur défunte – dans un montage hoquetant, poignant symbole de notre désir désespéré de remonter et d'allonger le temps.

Deuxième humanité

Dans les salles du bas, une série de Ralph Eugene Meatyard (1925–1972), le photographe américain que le Pavillon Populaire de Montpellier, désormais confié à Gilles Mora, vient de célébrer dans une importante exposition. Meatyard associe une photographie relativement académique à l'usage de masques étranges, qui donnent à « l'Album de famille de Lucybelle Crater » (c'est le nom de la série, d'après le personnage masqué derrière lequel se cache sa propre femme) un aspect franchement dérangeant. A l'inverse, les masques en papier de Sadie Benning, née en 1973, confèrent aux personnages de sa création vidéo une touchante faiblesse, comme une deuxième humanité.

Mais c'est le travail d'Alessandra Sanguinetti qui reste, entre tous, le plus inoubliable. Depuis 1999, cette photographe américaine d'origine argentine a entrepris de suivre en couleurs la croissance de ses cousines Guille et Belinda, alors âgées de 9 et 10 ans. Dix ans de jeux, de complicité et de peurs sont ainsi racontés, dans un accrochage admirable dont le rythme laisse pantois. Au moment où se multiplient les expositions trop faciles, on ne peut que saluer un commissariat d'exposition d'une intelligence rare. Décidément, le BAL n'a pas fini de faire tourner la tête.


Exposition 'Cinq étranges albums de famille' : du 14 janvier au 17 avril 2011 au BAL (Paris)

A voir : Integrated, d'Erik Kessels, 2009




Maxime Rovere

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