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jeudi 20 janvier 2011

LIVRES: Portrait

LE MONDE SELON IRVING


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Dans 'Dernière nuit à Twisted river', Irving renoue avec l'inspiration et les obsessions qui ont fait ses plus grand succès. Cet art, bien particulier, de mettre en scène la mort avec humour, et de conter avec tendresse la résilience des survivants.

Malgré les drames qui hantent sa prose, John Irving, 68 ans, compte parmi ces optimistes dont chaque livre nous annonce une bonne nouvelle : même les tragédies les plus absurdes finissent par trouver un sens. Ainsi la mort de la mère du petit John, tuée par une balle de base-ball hasardeusement ajustée par son camarade Owen : grâce à cet événement fondateur, les deux petits garçons resteront liés, et éviteront un attentat, dans Une prière pour Owen. De même l'atroce et comique accident que n'oublieront jamais les lecteurs du Monde selon Garp : en projetant sa voiture contre celle où sa femme et son amant se livrent à certaines privautés, le héros tue l'un de ses fils, en éborgne un autre, et provoque la quasi-émasculation de son rival. Mais cette catastrophe permettra à Garp de relancer son couple et sa carrière d'écrivain… « J'écris des fictions de désastre et je le revendique. J'en ai assez que des gens conventionnels, sans problèmes, jugent mes romans « bizarres ». Ces gens qui vivent des petites vies rangées, à l'abri du chaos du monde, ne peuvent imaginer que le chaos puisse troubler l'existence de gens moins favorisés. », estime Irving.

Lire la critique 'Dernière nuit à Twisted river'



Traumatisme fondateur

Celui-ci a subi dès sa naissance cette théorie du chaos. Issu par sa mère d'une vieille famille de Nouvelle-Angleterre, Irving n'a su qui était son père que bien après la mort de celui-ci. Son patronyme lui vient de l'homme qu'il considère comme son vrai père : Colin Irving, professeur d'histoire russe à la Philips Exeter Academy. En somme, le drame de sa naissance a fini par prendre sens. Sa biographie, dès lors, se lit entre les lignes de ses romans. Ses nombreux personnages d'écrivains orphelins de père (Garp, né des amours d'un soldat réduit à l'état de légume par une blessure de guerre et d'une infirmière militaire), ou de mère (Danny, le jeune héros de Dernière nuit à Twisted River) révèlent comment cette amputation de son identité scella sa vocation d'écrivain. Encore fallait-il la développer par une pratique régulière. Peu doué pour la lecture -a posteriori, il soupçonne une dyslexie- le jeune Irving ne renonça pas. « A l'école, tout me prenait du temps, il fallait donc que je fasse preuve de plus de discipline que les autres, et que je planche davantage. Une part de cette discipline m'est venue de la lutte libre, que j'ai découvert en même temps que l'écriture ». Un traumatisme fondateur, une volonté bien trempée… Le jeune écrivain était lancé. Le lutteur aussi : Irving obtint sur les rings universitaires de la côte Est des résultats honorables, comme athlète et comme entraîneur - il porte même aujourd'hui un anneau de lutte tatoué sur l'avant-bras… Le succès littéraire, lui, attendra ses 36 ans et la publication du Monde selon Garp, en 1978.

Hasards du sexe

A l'époque, Irving paticipe à l'atelier d'écriture du grand romancier Kurt Vonnegut, et a déjà publié trois romans - de très humbles succès critiques. Ce qui a fait la différence avec Garp ? Un changement d'éditeur, disent les mauvaises langues, Irving étant passé d'un grande maison qui le défendait mollement (Random House) à une plus petite, moins prestigieuse, mais spécialisée en best-seller (Dutton). Les critiques y verront plutôt une capacité à ramasser, dans l'existence de Garp, à peu près tout le spectre des problématiques américaines de son temps : la guerre, le féminisme, l'apprentissage de la tolérance… Mais surtout, à y adjoindre les thèmes et motifs singuliers, voire loufoques, que l'on retrouvera dans les écrits ultérieurs d'Irving : les ours anthropomorphes (mais oui !) et les homicides commis par mégarde, la Nouvelle-Angleterre, les hasards du sexe…

Mélangé à sa philosophie optimiste, cela donne l'intrigue de son tout dernier roman, l'excellent 'Dernière nuit à Twisted River'. Dominic travaille comme cuisinier pour les convoyeurs de grumes du New Hampshire dans les années 1950. Il a raconté à son fils, Danny, qu'il a un jour chassé un ours de leur domicile en lui tapant dessus à coup de poêle en fonte. Résultat : le jour où Danny surprend son père sous une volumineuse indienne des plus chevelue, le petit garçon saisit bravement la poêle en fonte... Certes, le meurtre accidentel de l'indienne, maîtresse d'un shérif irascible, force le héros et son père à s'enfuir à Boston. Mais cette cavale leur offrira quand même treize ans de bonheur dans une vaste smala italo-américaine dont un autre malheureux hasard –la mort d'un jeune convoyeur de Twisted river- leur aura ouvert les cœurs…

Raison du succès

A ces obsessions singulières, répond une position qui ne l'est pas moins, dans le paysage littéraire. Adoubé par de prestigieux pairs (Gunther Gräss ou Julian Barnes qui l'admire depuis 20 ans), Irving s'est vu souvent critiqué pour son conservatisme esthétique. A raison ? L'auteur n'a jamais caché son goût pour Dickens et se définit volontiers comme un « auteur traditionnel, qui a appris ses techniques auprès des écrivains du XIXe, et qui croit aux intrigues, de toute sorte, et à la narration, en permanence». Sans doute faut-il voir là, dans ce mélange de loufoquerie personnelle, de procédés éprouvés, et d'histoires douces-amères, la vraie raison de son succès.


Alexis Broca

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